1

Fragments sculpturaux

  • Barcelone, 1er et 2e siècles ap JC
  • Pierre de Montjuïc
  • Proviennent du colmatage de la tour romaine nº 6. Deuxième moitié du 3ème siècle ap JC.
  • MDB 1718 et 1719

2

Joan de Gènova et Arnau de Camprodon

Coffret reliquaire de Sant Cugat

  • Barcelone, 1312
  • Argent repoussé, ciselé et en partie doré sur bois
  • Provient de l’église paroissiale de Sant Cugat del Rec (Barcelone) et, à l’origine, du Monastère de Sant Cugat del Vallès.
  • MDB 679

Selon la tradition, vers la fin du 3ème siècle, Cucufa, originaire du nord de l’Afrique, prêcha à Barcelone où il mourut en martyr au cours du 4ème siècle, durant la persécution de Dioclétien, probablement dans la partie orientale des murailles de Barcelone, à l’endroit même où se trouvait l’église de Sant Cugat del Rec. Pendant l’invasion musulmane, ses restes furent déplacés à Saint Denis (Paris) avant d’être ensuite rapportés en Catalogne, non pas à Barcelone mais au monastère qui lui avait été dédié dans la localité actuelle de Sant Cugat del Vallès, le Castrum Octavianum romain.

Actuellement ses reliques sont vénérées à Santa Maria del Mar, dans Barcelone.

Les plaques d’argent du coffret représentent la vie, les miracles et le martyre de Saint Cucufa.

3

Saint Pacien, compartiment de retable

  • Barcelone, vers 1500
  • Peinture à la détrempe sur bois
  • Provient de l’église paroissiale des Saints Martyrs Just et Pasteur de Barcelone
  • MDB 14

Parmi les premiers évêques connus du diocèse, Saint Pacien (360-386) mérite une attention particulière: grand écrivain chrétien, il décrit dans ses textes la société barcelonaise. Dans ses écrits sur le baptême (De bautismo), adressés aux catéchumènes, et sur la pénitence (De poenitentia), il montre sa volonté d’aider à former un esprit critique et engagé chez les chrétiens de son diocèse.

4

Fragment de mosaïque romaine

  • 4e et 5e siècles
  • Opus tessellatum polychrome
  • Provient de la villa romaine située dans le rectorat de Pacs del Penedès, objet des fouilles de 1926.
  • MDB 407

Photo: plan des fouilles de la villa romaine de Pacs del Penedès (1926).

5

Fragment de pierre tombale

  • 4e et 5e siècles
  • Marbre
  • Provient de la nécropole paléochrétienne de Tarragone
  • “QUOD DEDIT
    HEV TRISTES TI
    BI FESTELA QO(M)
    MIA CONIUNX
    HOC MAGIS OB
    SEQVIVM DE
    BUIT ESSE TVVM”
    Traduction: “Ce que la triste Festela Quòmia, ton épouse, t’a donné, a dû être un cadeau de ta part”
  • MDB 1748

Le chrisme est un symbole indubitable du christianisme. Il est formé par les deux premières lettres du nom grec du Christ (XP), souvent en forme de croix et accompagnées des première et dernière lettres de l’alphabet grec (alpha et oméga); celles-ci symbolisent l’origine et la fin.

6

Fragment de pierre tombale d’un enfant chrétien

  • 6e siècle
  • Marbre
  • Provient de l’église de Sant Esteve de Castellet i la Gornal (Haut Penedès)
  • “(HIC REQUIESCA)T. IN PACE
    (…)Pu)ER CRISTI
    (ANUS, qui uixit annos) TRES. MEnses. DVos”
    Traduction de l’inscription: “Repose ici en paix…, enfant chrétien, qui vécut trois ans et deux mois”
  • MDB 1749

Les chrétiens de l’antiquité nommaient leur mort “anniversaire”, ce qui signifie “jour de naissance à la vie éternelle”. Celle-ci s’entend comme un repos sans fin. La croix est le signe chrétien par excellence; elle préside encore aujourd’hui les célébrations liturgiques: un instrument de torture qui symbolise la vie éternelle.

7

Frise avec décor géométrique provenant de Al-Andalus

  • 12e et 13e siècles
  • Bois sculpté polychrome
  • Provient du Palais Épiscopal de Barcelone
  • MDB 1225

Le lien entre l’église de Barcelone et la maison comtale rendait courante la participation des évêques aux affrontements provoqués par les comtes. Les raids qu’ils menaient, expéditions guerrières contre les voisins musulmans, n’étaient en rien différents de ceux des Arabes en terres chrétiennes, avec pillage, esclavage, guerre, mort… Les plus notables furent ceux d’Almansur en l’an 985, qui dévastèrent la ville de Barcelone, et celui de 1010 à Cordoue, auquel participa l’évêque Aecio de Barcelone.

8

Poutre décorée avec écriture coufique y blasons nobiliaires

  • 13e siècle
  • Bois taillé poychrome
  • Provient du Palais Épiscopal de Barcelone
  • MDB 2268

Elle fait partie d’un ensemble de poutres découvertes lors de travaux dans le Palais Épiscopal vers 1973. Leur emplacement d’origine est inconnu. Elles ont été réutilisées pour la charpente de la salle qui servait de chambre épiscopale, l’actuelle salle des Archives, et sont décorées de l’écriture arabe coufique et de blasons féodaux de l’époque. Le message est la répétition de la prière d’inspiration coranique al-mulk li-llāh (“le pouvoir appartient à Dieu”).

L’intégration d’expressions arabes à contenu islamique dans les édifices chrétiens médiévaux était courante et répondait au goût de l’époque pour l’artisanat andalou et pour celui d’autres peuples nord-africains ou orientaux. De nombreux artistes musulmans vivaient à Barcelone.

9

Fragment d’imposte de la cathédrale romane de Barcelone

  • Atelier local, vers 1040-1050
  • Pierre de Montjuïc taillée au biseau
  • Provient de l’ancienne cathédrale romane de Barcelone
  • MDB 257

Le baptistère de la première cathédrale de Barcelone, du 4ème au 7ème siècle, situé à quatre mètres de profondeur au pied de la cathédrale actuelle, est la seule partie visible de l’édifice ayant probablement survécu jusqu’au raid d’Al-Mansur en 985. Au même endroit, les comtes Ramon Berenguer Ier et son épouse Almodis firent construire la nouvelle cathédrale romane, consacrée le 18 novembre 1058 par l’archevêque Guifré de Narbonne et l’évêque Guislabert de Barcelone, assistés de nombreux archevêques et évêques, devant le regard attentif d’une foule nombreuse.

10

Vraie croix de Riells del Fai

  • Catalogne, 13e siècle
  • Noyau en bois recouvert de plaques d’argent repoussé et ciselées
  • Provient de l’église paroissiale de Sant Vicenç de Riells del Fai
  • MDB 101

Au Moyen Âge, de nombreuses reliques de la vraie croix (fragments de la croix sur laquelle Jésus de Nazareth est mort) ont voyagé à travers l’Europe dans le cadre des croisades en Terre Sainte entre le 11ème et le 13ème siècle. La croix contient la relique de la vraie croix au centre, et est exposée pour la vénération des fidèles à l’occasion du culte, des bénédictions et des processions.
Cette pièce a dû appartenir au monastère de Sant Miquel del Fai et est passée à la paroisse de Sant Vicenç de Riells del Fai lorsque le monastère, suite au désamortissement, a été privatisé.
«La vraie croix remplace le Crucifié par la relique de la croix du Sauveur. Cela a favorisé la fabrication de bijoux inestimables, qui suivent le goût de l’époque» (Manuel Trens, L’Art dans la Passion de Notre-Seigneur).

Photographie : Actuellement, le 3 mai, la bénédiction de la ville est toujours pratiquée, avec la vraie croix, depuis le toit de la cathédrale de Barcelone.

11

Croix de procession de Riells del Fai

  • Catalogne, fin du 12e siècle
  • Bois recouvert de plaques d’argent repoussé, ciselées et en partie dorées
  • Provient de l’église de Sant Vicenç de Riells de Fai, auparavant du monastère de Sant Miquel del Fai
  • MDB 100

Les monastères de Sant Cugat del Vallès, Sant Pere de les Puel•les, Sant Llorenç del Munt ou Sant Miquel del Fai connurent un grand essor grâce au patronage des comtes et de la noblesse.
Sant Miquel del Fai était l’un des monastères les plus importants du comté de Barcelone et cette croix, de dimensions importantes, devait présider dans le choeur de son église. C’est l’une des rares pièces d’orfèvrerie romane conservées en Catalogne.
Lors des processions, ces croix sont portées à une certaine hauteur sur un bâton, suivies par tous les participants. Elles président toutes sortes de célébrations: messes solennelles, funérailles, fêtes des saints… et sont souvent un élément très identitaire de la communauté.

Photographie: Monastère de Sant Miquel del Fai.